La terreur des ruches est arrivée à Pasteur

La semaine dernière, lors d’une visite des ruches pour un nourrissage hivernal (apport de sucre au cas où il n’y aurait plus de réserves de miel), nous avons découvert qu’une de nos ruches était vide!!! Qu’a-t-il bien pu se passer?​Une analyse des cadres et des cadavres des abeilles retrouvés sur place nous a donné assez rapidement la réponse.​

Vous ne le connaissez peut-être pas, mais il semble que ce soit une des principales causes du déclin des abeilles domestiques (celles que nous élevons pour faire du miel). On accuse souvent les pesticides (c’est vrai qu’ils font des dégâts mais plutôt à la caompagne, notamment les néonicotinoïdes), mais c’est d’un parasite qu’il s’agit dans notre cas: le varroa.​Il s’agit d’un acarien (plus proche des ariagnées que des insectes avec ses 8 pattes, son corps en 2 parties; les insectes ont 6 pattes et un corps en 3 parties) qui se fixe sur le corps des abeilles pour en aspirer la lymphe (plus exactement l’hémolymphe qui joue le même rôle que le sang chez nous). Un peu à la manière des tiques qui se fixe sur les mammifères.

Les varroas sont capables de pénétrer dans les alvéoles et de se fixer sur les nymphes (abeilles en cours de développement) et donc de tuer le couvain avant même que les abeilles ne deviennent adultes.Pire, le varroa comme beaucoup de parasite est vecteur de maladies. On peut lire sur cette page: “le varroa, en piquant l’abeille, lui transmet de multiples agents pathogènes (bactéries, virus…), en particulier, le virus des ailes déformées (DWV), celui de la paralysie aiguë (ABPV), celui du Cachemire (KBV), le virus sacciforme (SBV) qui entraîne la mort des larves, et diverses autres maladies du couvain. On soupçonne également l’acarien de contribuer à déprimer le système immunitaire de l’abeille.”​Une colonie forte d’abeille est généralement  capable de limiter la population de varroas, mais cela n’était pas le cas de cette colonie installée en mai et qui s’est développé trop lentement cet été. Nous avions pourtant réalisé un traitement anti-varroa cet automne comme cela est préconisé, mais cela n’aura pas suffit. Il semblerait que certains varroas ont acquis une résistance aux traitements. La sélection “naturelle” est en place.​L’année prochaine, nous tenterons des traitement alternatifs en espérant que leur diversité suffise à aider les abeilles à résister. D’ici là, nous allons bien désinfecter le matériel pour accueillir rapidement un nouvel essaim et espérer obtenir un peu de miel en septembre.​​ A bientôt pour de meilleures nouvelles!